Adapter la fertilisation des prairies
Je dois fertiliser mes prairies. Quelle dose mettre sur des prairies installées depuis cet été ou des prairies plus anciennes. Certaines ont reçu 20T de fumier. Comment adapter la dose ? Il y a plus de 40% de trèfle dans la composition.
Les besoins des prairies à ces dates sont assez faibles. Le risque de trop charger en azote est de pénaliser les légumineuses. Qui plus est, la minéralisation sera maximale dans la phase de croissance avec le réchauffement du sol après l'hiver. L'azote fourni par le sol + les arrières effets peuvent être très importants (autour des 100 uN).
Voici ce qui peut être envisagé :
- 60 uN sur les prairies implantées de cet été.
- 40 uN sur les prairies qui n'ont pas reçu de fumier.
- 20 à 30 uN sur les prairies qui ont reçu du fumier : cet azote sert à combler le petit trou de minéralisation au tout début du redémarrage.
Par ailleurs, d’autres éléments peuvent être des facteurs limitants :
- La potasse pour les parcelles qui n'ont pas reçu de fumier.
- Le cuivre : le ray grass est sensible aux carences en cuivre, qui peuvent rendre les plantes molles et faire retomber les feuilles au sol. Le cuivre est également nécessaire aux légumineuses.
- Le bore : la légumineuse la plus sensible à la carence de bore est la luzerne mais le trèfle violet, trèfle incarnat et trèfle blanc nain sont également sensibles. Le manganèse : les graminées sont très sensibles aux carences en manganèse assimilable, lesquelles sont souvent causées par un pH trop élevée (lié par exemple à un marnage ou chaulage excessif). L'avoine est particulièrement sensible à une carence en manganèse.
- Le molybdène : les trèfles sont sensibles aux carences en molybdène sur les sols acides. A été constatée une augmentation de rendement de certaines légumineuses sur sols acides avec des apports de molybdène au sol.
- Le zinc : la luzerne est très sensible aux carences en zinc.
- Le soufre : le trèfle blanc est particulièrement sensible aux carences en soufre. Les apports conseillés de sulfate sur prairies sont compris entre 60 et 90 unités/ha.
Sur des prairies riches en légumineuses > 60% : des apports de bore, molybdène, soufre, zinc semblent le plus judicieux.
Sur des prairies avec 30 à 40% de légumineuses + graminées : des apports similaires aux prairies de légumineuses sont opportuns en y ajoutant du cuivre et du manganèse.
Cela dit, l'analyse de sève reste le meilleur moyen pour adapter la fertilisation foliaire aux besoins réels de la parcelle.
Les doses sont à adapter aux différentes contextes et aux historiques de fertilisation.
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