Comment gérer la rouille jaune sur blé en agriculture biologique ?
La rouille jaune ou Puccinia striiformis est une maladie fongique qui touche les céréales, et tout particulièrement le blé, dans le nord de la France, la façade atlantique et le centre.
Cette maladie apparaît généralement pendant la montaison et se manifeste par des pustules jaunes localisées d’abord sur les feuilles du bas.
L’agriculture biologique ne laissant pas la possibilité de l’intervention chimique, les membres de la League qui sont en bio innovent pour trouver des alternatives.
La rouille jaune : une maladie à développement et dissémination rapide
La rouille jaune peut être particulièrement dommageable du fait de son cycle court (neuf jours), et de la facilité de sa dissémination.
Elle touche en particulier les variétés sensibles et, si elle n’est pas maîtrisée, elle peut entraîner des pertes quantitatives allant jusqu’à -50% du rendement et des pertes qualitatives des grains.
Le risque dépend essentiellement de :
- La sensibilité variétale : les variétés avec une note inférieure à 6 doivent faire l’objet d’une vigilance particulière. Les autres variétés sont également à surveiller car le contournement variétal peut être rapide selon les souches de rouille jaune.
- L’azote présent en trop grande quantité favorise la maladie en privilégiant un couvert végétal dense et un microclimat plus humide. Le fractionnement de l’azote est défavorable à la maladie.
- La présence de repousses favorise la conservation de la maladie pendant la période estivale.
- L’historique de la zone : un secteur ayant déjà été affecté par la maladie l'année précédente a une probabilité accrue de voir la maladie revenir.
- Une météo propice : un printemps frais et humide, avec des températures moyennes modérées (10 à 15 °C). Les températures élevées sont défavorables à la maladie. Les températures négatives stoppent l’activité de la maladie, mais ne détruisent pas l’inoculum. Les hivers doux sont généralement favorables.
En ce début de printemps, le modèle utilisé par ARVALIS positionne l'année en risque moyen (modèle YELLO). L’observation et le suivi des bulletins de santé du végétal restent de mise.
Deux niveaux de réponse en AB : le préventif et le curatif
Méthode préventive
Le premier levier passe par la résistance variétale. La plupart des variétés inscrites et utilisables en agriculture biologique présentent des résistances élevées aux maladies foliaires des céréales. Il est peu commun d'être fortement attaqué par des maladies fongiques.
Autrement, il est possible d'utiliser les macérations de plantes (extraits fermentés) en préventif pour renforcer la plante et l'aider à être plus résiliente face aux pathogènes.
⚠️ Point de vigilance : sur rouille déclarée, ne surtout pas les appliquer elles pourraient nourrir le champignon en sucre et augmenter son agressivité.
D’un point de vue agronomique, une gestion adaptée des repousses de la campagne précédente est importante pour limiter la conservation de l’inoculum.
Méthode curative
⚠️ Mise en garde : les éléments énoncés ici restent expérimentaux et ne sont que peu documentés en termes d'essais.
Il existe une solution à base d'huile essentielle de tanaisie qui aurait des effets positifs (expérimental et non curatif à 100%).
Voici donc l'application conseillée par Guillaume Chedru, agronome chez AgroLeague dans le Nord, qui a été formé sur ces thématiques par Eric Petiot :
Pour 100 litres d’eau :
- Huile essentielle de Tanaisie 100 mL ;
- Huile de colza 100 mL ;
- Savon noir 2 L.
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Les stratégies de bio régulation sont des voies que nous explorons avec les membres de la League pour proposer des alternatives aux pesticides.
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