Pourquoi nos cultures sont sensibles aux pucerons ?
Cette année l’hiver a été doux et la pression puceron est énorme, blés, orges de printemps, maïs, betterave… Toutes les cultures sont concernées et les solutions chimiques ont une efficacité moyenne et surtout un coût environnemental énorme. De plus, elles menacent l’équilibre de nos systèmes de production.
Pourquoi les plantes sauvages ne sont pas toutes envahies de pucerons ?
Normalement dans une plante, tout l’azote absorbé est rapidement transformé en acide aminé puis en protéines.
Les pucerons ont un système digestif très simple. Ils peuvent facilement digérer des acides aminés mais digérer une protéine leur demande beaucoup plus d’énergie.
De plus, un grand nombre de plantes produisent une enzyme “inhibitrice de protéase” qui empêche l'insecte de digérer les protéines.
Dans ces conditions, les pucerons peuvent s’implanter sur la culture mais ont beaucoup plus de mal à se développer et ne vont coloniser que certaines plantes. Ils seront aussi moins attirés par la culture.
Pourquoi les pucerons arrivent à se développer ?
Dans nos systèmes de culture, la plante absorbe essentiellement son azote sous forme de nitrate ou d’ammonium. Les nitrates sont réduits en ammonium puis transformés en acides aminés. Ces acides aminés solubles ne sont transformés en protéines que si la plante a suffisamment d’énergie (photosynthèse) et surtout les éléments cofacteurs nécessaires à la synthèse des protéines.
En réalité, ce processus n’est pas totalement respecté dans les champs et sur de nombreuses parcelles les cultures n’arrivent pas à transformer tout l’azote minéral en acide aminé puis en protéines.
Et cela pour plusieurs raisons, excès d’azote dans le sol, manque de photosynthèse, carence en macro ou oligo-éléments nécessaires à la transformation de l’azote en protéines etc…
Dans ces conditions, les pucerons peuvent facilement se développer, attirés par l’ammonium dans la sève et nourris par les acides aminés solubles.
Cet article a été rédigé à partir du podcast de Larry Phelan.
Destruction des couverts et implantation des cultures d'automne