Stratégie de lutte contre piétin verse et verse de céréales
Quels critères faut-il regarder pour décider d'intervenir en fongicide sur piétin verse et contre la verse des céréales ? - dans l’Orne (61)
Détection de la maladie :
Le piétin verse est le plus souvent constitué d’une seule tâche en forme d'ellipse, dont les limites sont diffuses. On la retrouve en général sous le 1er nœud.En enlevant les gaines foliaires, on retrouve plusieurs points noirs : des amas mycéliens (= stromas).
Pour être sûr que c'est bien du piétin verse, on peut passer un doigt humide sur les tâches. Si le stroma ne s’efface pas, c'est du piétin verse. Sinon c'est du rhizoctone. Si la tâche est en forme de trait de plume avec les nœuds de la tige violacés, c'est de la fusariose de l’épi.
Seuil de décision du traitement du piétin verse :
En cas de risque moyen à fort, les parcelles doivent faire l’objet d’observations régulières à partir du stade épi 1 cm. L’apparition de symptômes sur les tiges entre épi 1 cm et 1 nœud va dicter le besoin de protéger la parcelle ou non.
À partir de 40 tiges (maîtres brins) prélevées au hasard dans la parcelle, on peut déterminer des seuils d'intervention suivants :
- Si < 10 % de tiges sont atteintes (3 tiges ou moins sur 40) : ne pas traiter.
- Si > 35 % de tiges sont atteintes (14 tiges ou plus sur 40) : traiter rapidement, de préférence entre épi 1 cm et 1 nœud.
- Entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la rentabilité du traitement est incertaine car elle dépend du climat postérieur au traitement et de la nuisibilité finale de la maladie.
Un des moyens les plus efficaces de contrer le piétin verse est d'implanter une variété de blé résistante au piétin verse (note 6 - 7). Le piétin échaudage lui se détecte au niveau des racines, noircies et mangées par l'attaque.
Concernant la verse :
Elle dépend de plusieurs facteurs.
D'une part, le choix de variété moins sensible à la verse permet de s'affranchir d'un risque majeur avant récolte. Ne pas apporter d'azote trop tôt fait qu’il y aura moins de développement de la céréale sur du tallage et donc des talles qui ne monteront pas.
Ensuite, s'assurer que la plante à son stade tallage est correctement alimentée en calcium, bore, cuivre et silicium permet de renforcer les parois cellulaires et donc de rigidifier ses tiges.
Enfin, l'adage qui dit que rouler fait taller, vient du fait qu’un rappui de la structure du sol entraîne une réduction des ions manganèse du sol, qui deviennent ainsi assimilables par la plante et donc la renforce. Un apport de 1 kg/ha de sulfate de manganèse peut être opportun si l'on a un doute en phase de tallage, sortie hiver.
Une trop forte densité de semis fait partie des facteurs qui peuvent induire une verse.
Concernant l'utilisation des régulateurs et notamment les produits à base de chlorure de chlorméquat (anciennement cycocel par exemple), il faut absolument le passer au stade épi 1 cm pour qu'il soit efficace. Aujourd'hui, hormis accident climatique, il est tout à fait possible de limiter le risque de verse en prenant en compte l'ensemble des paramètres cités auparavant.
Destruction des couverts et implantation des cultures d'automne