Aurélien | Aisne
"J’ai travaillé pendant 13 ans dans le milieu bancaire avant de revenir en 2016 sur l'exploitation familiale suite à des problèmes de santé de mon père.
J’avais été interpellé par des vidéos de Lucien Séguy. Mon père était déjà axé couverts; ils avaient été mis en place pour répondre à la règlementation mais l’idée était là.
Je me rappellerai toujours d’une visite avec mon père chez quelqu’un qui faisait des colzas associés. Il m’a dit : on en fait combien ? Je lui ai répondu : on fait toute la surface ! Il y a eu un blanc. Je ne voyais pas où était le risque donc on a tout fait d’entrée de jeu. J’ai peut être eu la chance du débutant mais la première année, ça a très bien rendu. J’ai encore des parcelles qui patinent mais ça va pas tarder à changer.
Depuis 3 ans, j’évolue avec des couverts semi-permanents parce que je me suis aperçu qu’avec les étés chauds, ça me permet d’avoir déjà un couvert implanté.
En 2017, je suis allé voir Hubert Charpentier. J’ai eu un autre déclic. Et là, ça a été assez poignant. On sortait d’une année 2016 catastrophique. Son système était rentable malgré les conditions climatiques qui avaient engendré des pertes énormes. Ça secoue. Je voulais aller vers ces techniques, et ça a accéléré les choses.
Je pars du principe que je dois optimiser au maximum les terres de mon exploitation ; il faut aller chercher l’optimum. Ça va passer obligatoirement par une collaboration avec le vivant. Il faut s’inspirer de la nature en établissant une collaboration durable avec ce qui nous entoure pour enrichir et améliorer la fertilité du sol. Je veux aller vers des systèmes où je n’ai plus qu’une seule culture mais des associations de plantes que j’ai choisies.
Je suis ingénieur agricole et tout ce que j’ai appris à l’école, je peux le mettre de côté. J’ai réappris sur le tas, avec internet notamment pour voir d’autres exemples; c’est intéressant ce qu’il se passe aux États-Unis, au Canada, et au Danemark. Chacun avance à son rythme. Et c’est important de collaborer avec tous ces gens là pour avancer. Ils te permettent de penser à d’autres idées. Je fais aussi partie de Sol Agronomie Innovation. C’est une association qui a pour but de promouvoir l’agriculture de conservation dans notre région, de rendre les fermes de plus en plus autonomes et plus rentables.
J’ai rejoins AgroLeague car j’aimais bien l’idée que c’était un grand groupe présent dans toute la France avec des profils d’agriculteurs différents, ce sont ces horizons différents qui peuvent t’apporter des choses. Je voulais également un conseil technique adapté, en adéquation avec mon système.
Il y a aura différents modèles dans l’agriculture de demain mais j’aimerais arriver à un système où je puisse produire, transformer et vendre pour créer un maximum de valeur ajoutée. Pour moi, le futur, c’est d’arriver à faire cohabiter plusieurs ateliers de production sur une même surface donnée."
Aurélien, membre AgroLeague installé dans l'Aisne
Destruction des couverts et implantation des cultures d'automne